34ème hadith Nawawy: Proscrire le blâmable

Publié le par Cheikh Ibn Al Outhaymin

L'empêchement du blâmable

 

est un devoir religieux

 

34 Hadith

Cheikh Ibn Al 'Outhaymin

 



 

Abû Sa’id al Kudri –radiAllahou anhou- a dit: J’ai entendu l’Envoyé d’Allah –Sal Allahou ‘aleyhi wa salam- dire :

 


« Quiconque constate un fait blâmable doit intervenir pour le corriger par la main, s’il n’est pas capable qu’il le fasse par la langue, s’il n’en est pas capable qu’il le désapprouve en son for intérieur, c’est là le degré le plus faible de la foi ».1

 

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1 Hadîth sahîh, rapporté par Muslim (n°49), Abû Dâwûd (1140,4340), at-Tirmidhi (2172), an-Nasâ’î (8/111-112), Ibn Mâja (1275,4013), Ahmad (3/10-20-49-52-54-92), al Muttaqî dans « al kanz » (5524), Ibn ‘Abd al Barr dans « at-tamhîd » ( 10/260).

 

 

Commentaire

 



« Quiconque constate… » : Cette constatation est soit visuelle, soit se fait pas l’information, or la deuxième est plus générale que la première.

 

« …un fait blâmable » : Le blâmable est ce que la loi a rendu blâmable, c’est-à-dire ce qu’Allah ou Son Envoyé ont interdit.

 

« … doit intervenir pour le corriger » : Il doit changer le mal en le transformant en une chose convenable, ou en l’empêchant de façon absolue, ou en le transformant en une chose licite.

 

« …par la main » : le changement par la main se fait quand l’homme détient l’autorité.

 

« S’il n’est pas capable, qu’il le fasse par la langue » : ceci consiste à ce qu’il dise à l’auteur de ce mal : « Crains Allah », « Cesse de faire cela »,etc.

 

« S’il n’est pas capable » : S’il ne peut pas changer le mal par sa langue, soit parce qu’il a peur pour lui-même, ou qu’il est muet, ou pour d’autres raisons, « qu’il le désapprouve en son for intérieur » : il doit le condamner par son cœur et le détester.

 

« C’est là le plus faible degré de la foi » : Le fait qu’il ne peut que désapprouver le mal par son cœur, c’est le minimum imposé par la foi.

 

 

Leçons tirées de ce Hadith

 

 

- L’obligation de changer le mal en respectant les étapes précitées sachant que le changement du mal par la main n’incombe qu’au détenteur de l’autorité [Sultan]. Le changement par la langue incombe aux propagateurs de la foi [Du’âtu-l khayr] qui ont suffisamment de savoir pour expliciter aux gens ces choses blâmables et leur caractère illicite.

 

- Celui qui ne peut pas changer le mal ni par la force ni par la languie, doit obligatoirement le désapprouver en son for intérieur.

 

- La loi islamique facilite la tâche et allège les contraintes pour les musulmans en fondant ces obligations sur la capacité.

 

- La foi est de différents degrés, elle peut être faible chez certains, forte chez d’autre. C’est là un des fondements du credo des Gens de la Sunna et de la communauté [ Ahl Sounna wa Al Djama’a ], il est fondé par plusieurs arguments dans al Qour’an et dans la tradition [ As-Sunna ].

 

- Les étapes du changement du mal se présentent sous 3 aspects : La prédication qui consiste à ce que le prédicateur, dans les Mosquées ou dans d’autres lieux de rassemblement, explicite aux gens le mal et les met en garde contre lui, explicite le bien et les encourage à le faire.

 

L’ordre du convenable et l’empêchement du blâmable en disant aux gens : « Faites ceci et ne faites pas cela ».

 

Le changement direct consiste à ce que l’homme ( qui a le pouvoir) change directement le mal quand il constate que les gens ne répondent ni à la prédication, ni aux ordres, ni aux interdictions.

 

 

Biographie succincte

 

 

Sa'd Ibn Malik Ibn Sinân Al-Khoudri

 

(Abû Sa'id) radiAllahou anhou

 

 

Son nom al Khoudri provient de son appartenance à Khoudra qui était une branche des Khazraj. Le Prophète sws refusa sa participation en raison de son jeûne âge. Et ce fut au cours de cette bataille que son père trouva la mort. Par la suite, il participa, aux coté de l’Envoyé d’Allah – Sal Allahou ‘aleyhi wa salam - à 22 expéditions militaires. Il faisait partie du groupe des Compagnons célèbre pour leur très grande connaissance en matière de jurisprudence, pour leur savoir et pour leur vertu.

 

Il mourut à Médine en l’an 64 de l’hégire. On trouve, dans les recueils de hadith, 1 170 Hadith qui ont été rapportés par lui.

 

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